Jacques Anquetil est un coureur cycliste français, né à Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure, aujourd'hui Seine-Maritime)
le 8 janvier 1934 et mort d'un cancer de l'estomac le 18 novembre 1987 à La Neuville-Chant-d'Oisel (Seine-Maritime).
Surnommé « Maître Jacques », il est notamment le premier quintuple vainqueur du Tour de France, et l'auteur du doublé Dauphiné
libéré-Bordeaux-Paris en 1965. Il a également remporté cinq Paris-Nice et construit ses nombreux succès dans les courses par étapes,
grâce à ses qualités de rouleur lors des contre-la-montre. Il détient seul le record de podiums dans les trois grands Tours : 13.
En 1953, Jacques Anquetil passe professionnel dans l'équipe « La Perle » de Francis Pélissier. Il y remporte la même année sa première course importante, le Grand prix des Nations, en approchant de 30 secondes le record de l'épreuve, détenu par le Suisse Hugo Koblet. Jusqu'au crépuscule de sa carrière chez Bic en 1969, il totalise 184 victoires, excellant aussi bien dans les courses par étapes, les contre-la-montre ou sur la piste.
Seules les courses d'un jour lui sont moins favorables, malgré quelques exploits, Anquetil estimant que les classiques, et en particulier Paris-Roubaix où il crève à 12 km du but en 1958, ne sont que de la loterie.Durant 16 ans au plus haut niveau, il est l'adversaire des plus grands champions, de Fausto Coppi à Eddy Merckx en passant par Louison Bobet, Raymond Poulidor ou Felice Gimondi. Malgré l'hostilité d'une partie du public français lassé de sa domination, ses supporters sont très nombreux. Il se fait entendre notamment lors des rencontres avec Poulidor : la tension est telle qu'il en sort une véritable doctrine : l'Anquetilisme par opposition au poulidorisme (plus humble, plus proche du peuple). Outre le duel du Puy de Dôme lors du Tour de France 1964, le sommet de leur rivalité est atteint à Paris-Nice en 1966 lors de la dernière étape : Poulidor, maillot blanc de leader, est littéralement harcelé par les lieutenants d'Anquetil dans l'arrière-pays niçois. Jean-Claude Wuillemin "poussant" même Barry Hoban, coéquipier du limousin, dans le fossé. Maître Jacques finalement gagne la course, après avoir lâché Poulidor dans la dernière côte. Il faudra attendre la fin de carrière d'Anquetil, pour que les deux hommes se réconcilient, et deviennent par la suite amis.
Parmi ses plus grands succès, on peut citer 5 Tours de France : en 1957 pour sa première participation à 23 ans, puis de 1961 à 1964 sans discontinuer. Il gagne au total 16 étapes, porte le maillot jaune 51 jours et obtient aussi une 3ème place en 1959 derrière Federico Bahamontès et devant Roger Rivière. Il fait ses adieux au Tour en 1966 sur un abandon, lors de la 19ème étape entre Chamonix et Saint-Etienne. Par ailleurs, il triomphe dans les deux autres Grands Tours : en 1960 et 1964 sur le Tour d'Italie, et en 1963 sur le Tour d'Espagne. Il gagne aussi neuf Grands Prix des Nations, un record qui ne sera plus jamais battu du fait de l'annulation de la course en 2005, 5 Paris-Nice (1957, 1961, 1963, 1965-66), 4 Critèrium National (1961, 63, 65, 67), 2 Dauphiné Libéré (1963-1965), Gand-Wevelgem, sa première classique belge en 1964, Bordeaux-Paris en 1965, réussissant ainsi le doublé quelques heures après sa victoire dans le Dauphiné, Liège-Bastogne-Liège en solitaire en 1966 et le Tour de Catalogne en 1968. Néanmoins, il ne parvient pas à conquérir le titre de champion du monde sur route, battu au sprint par Rudi Altig en 1966 sur la piste du Nurburgring en Allemagne. Le titre de champion de France professionnel manque également à son palmarès.
Sur la piste, il détient deux records de l' heure : en 1956 au Vigorelli de Milan, il fait tomber avec 46,159 km/h, le vieux record de Fausto Coppi datant de 1942 ; en 1967 il bat celui de Roger Rivière avec 47,493 km/h. Mais ce record n'est pas homologué, car Jacques Anquetil refuse de satisfaire au contrôle antidopage. Enfin, il est également vice-champion du monde de poursuite en 1956.